Trucs et astuces pour une meilleure fécondation

Obtenir une fécondation optimale pose un problème pour beaucoup de races. Chaque année, de nombreux d’éleveurs se plaignent des mauvais résultats de l’élevage et généralement, une fécondation faible est une des causes principales. Ce n’est pas différent chez les Orpington à cause de quelques particularités de la race qui ne sont pas favorables à une fécondation optimale. L’une d’entre elles est que les Orpington sont très grandes et lourdes et la force de leurs ailes, relativement petites, est absolument insuffisante pour que le coq puisse garder son équilibre sur la poule.

L’éleveur qui observe les mâles qui s’accouplent, constate que généralement, ils tombent de la poule avant que l’accouplement ait lieu. Les Orpington sont trapus, gros, massifs et ils peuvent donc moins bien s’agripper sur la poule pour obtenir un contact de cloaque à cloaque. À cause de cela, les coqs ont besoin de beaucoup de tentatives pour arriver de temps à autres au résultat. Les éleveurs les plus compétents sont très contents s’ils ont 50% des œufs fécondés ; régulièrement, ils ont une mauvaise année avec des résultats moindres. Il n’est jamais très agréable de jeter beaucoup d’œufs stériles. Par conséquent, il est très important d’optimiser tous les autres facteurs.

Votre coq doit évidemment être dans les conditions de la reproduction, sans quoi il ne produit pas de sperme et la copulation n’a aucun sens. Ne vous laissez pas abuser par le fait qu’il monte la poule, beaucoup d’éleveurs croient qu’il est alors capable mais même les coqs, qui ne sont pas en production, vont monter les poules.

Comment amener votre coq en production ?

Il ne doit être ni trop gros ni trop maigre ; faites-le maigrir sans souffrances en lui donnant par exemple beaucoup de légumes. Les régimes du style « centre pénitencier » comme ceux qui sont encore conseillés par le hobby sont tous déraisonnables. Les coqs ont besoin d’une nourriture variée et riche en vitamines, donc aussi de légumes, de fruits et de crudités. Il est conseillé de mélanger un peu d’huile de germes de blé, sans toutefois exagérer.

Une astuce consiste à allonger la durée de lumière du jour en lui donnant une avance sur les poules. Vous commencez un mois plus tôt chez les coqs et vous allongez la période de lumière d’une demi-heure par semaine de telle sorte que les coqs ont deux heures d’avance sur les poules. Eclairer les coqs avant les poules est essentiel pour une bonne fécondité durant l’entièreté de la période de ponte. Lorsque les coqs et les poules reçoivent le même programme d’éclairage, les poules sont fécondes plus tôt que les coqs. Ou alors les coqs sont en retard et on a de mauvais résultats en début d’élevage. Ou bien on oriente son programme d’éclairage sur les coqs et alors on a beaucoup de perte dans les œufs (pondus trop tôt alors qu’on ne veut pas encore les conserver). Pour beaucoup de poules, ces œufs sont effectivement perdus parce qu’elles ne continuent pas à pondre pendant toute la période d’élevage puisqu’elles risquent de commencer à couver.

Veillez aussi à ce qu’ils soient en bonne santé et surtout sans parasites. Les poux et les mites sont réellement une catastrophe pour la fécondation et cela perdure pendant des semaines après un éventuel traitement. C’est d’ailleurs la raison d’une incompréhension durable chez les amateurs : régulièrement, une mauvaise fécondation est attribuée à l’emploi d’Ivomec, de Frontline ou d’autres insecticides, mais ce sont les poux que l’on voulait combattre qui sont la cause des problèmes qui perdurent. Je constate depuis des années que des coqs traités de manière préventive avec Ivomec ou Frontline sont parfaitement féconds. Soyez donc critiques et ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain !

Veillez, pour les races lourdes, à ce que leurs pattes soient solides. Les Orpington par exemple, sont très sensibles des pattes. Les ulcères de la plante des pattes paraissent mineurs et beaucoup d’éleveurs ne prennent pas la peine de les soigner ; c’est vraiment douloureux pour eux et ça leur rend l’accouplement difficile. Les dégâts du gel à la caroncule et les griffes sont également catastrophiques pour la fécondation. Sachez qu’il n’y a pratiquement pas de coqs stériles. Je n’en ai encore jamais eu depuis que je sais comment cela marche. Ne vous laissez pas embobiner par des fables concernant l’âge. Les jeunes coqs produisent aussi. Les vieux coqs produisent mal, uniquement chez les éleveurs qui doivent encore apprendre comment conduire les poules au-delà de la mue. Pendant l’automne, beaucoup d’éleveurs prêtent attention uniquement à leur jeune sujet pour l’ exposition et négligent leurs vieux animaux en période de mue. Cette mue est très aléatoire et plus longue que ce que les livrent racontent. Donc : soignez de manière optimale les animaux en période de mue, avec la meilleure nourriture, riche en protéines, de telle sorte qu’ils se remplument rapidement et efficacement.

Les jeunes coqs, eux, manquent d’expérience. Ils sortent de la période des expositions et n’ont pas encore fréquenté les poules afin de ne pas abîmer celles-ci en vue des expos. Ils ont donc simplement besoin de quelques semaines pour exécuter l’accouplement. Afin d’épargner vos meilleures reproductrices, vous pouvez les laisser s’exercer quelques semaines avec vos poules surnuméraires avant de leur lâcher la bride.

Un coq peut copuler très souvent, mais moins il y a de temps entre les copulations, moins il y a de sperme. Logique. Après recherches, il semble qu’après les deux premières copulations, un coq a utilisé presque tout son sperme. Bien sûr, le sperme se reconstitue continuellement mais comme il copule souvent, le transfert de sperme est restreint. C’est la raison pour laquelle des éleveurs obtiennent parfois de meilleurs résultats en isolant le coq et le laissant seulement de temps à autres s’approcher des poules. De cette manière, les poules sont aussi moins abîmées. Les dégâts du plumage des poules (les dos ainsi que les queues) sont inévitables pour les races lourdes au plumage léger. Les blessures des poules peuvent par contre être évitées, notamment en enrobant les ongles des coqs par de l’adhésif. Ceux-ci doivent être contrôlés journellement car ils s’usent vite, se perdent et doivent donc être régulièrement remplacés. Les doigts arrières sont les plus importants parce qu’ils causent les longues blessures sur les flancs de la poule. Logique, dès que le 
coq commence à glisser, il essaie à l’aide de ses pattes de s’agripper au dos de la poule. 
A ce moment il arrive parfois qu’il déchire la poule si son doigt arrière, pointu, atteint la peau. Des blessures de 10cm de long ne sont pas des exceptions. Certaines poules ont une peau plus coriace que d’autres et dans ce cas les blessures sont superficielles. Les doigts intérieurs doivent aussi être enrobés parce qu’ils causent des blessures plus courtes mais profondes, plus haut sur le dos. Beaucoup d’éleveurs liment les ongles pour les rendrent plus doux avec une petite lime en fer. Cela aide mais n’est pas sûr. Prévenir vaut mieux que guérir, on évite de perdre le temps nécessaire à la guérison d’une plaie recousue.

Des animaux au duvet dru comme les Orpington fécondent mieux lorsque le duvet autour du cloaque du coq et de la poule est partiellement tondu. Le coq se trouve sur la poule et il doit réussir un contact de cloaque à cloaque pour transmettre efficacement le sperme. S’il y a là un paquet de plumes, il n’y aura pas de fécondation. Donc, chez le coq, nous tondrons le duvet sous le cloaque et chez la poule au dessus. Je sais qu’il existe toujours des récits d’animaux qui donnent de bons résultats sans être tondus, mais ce sont des exceptions qui confirment la règle. Chez la plupart des animaux, la tonte du duvet donne un meilleur rendement. Tenez compte aussi des poules favorites. Plusieurs coqs ont une préférence marquée pour une ou plusieurs poules. Il y a aussi des poules qui ne se laissent pas monter et qui réussissent régulièrement à éconduire le coq. Parfois les anciennes poules sont très dominantes et le jeune coq préférera les autres poules dans le parquet. Vous pouvez éviter tous ces problèmes en scindant le parquet en plusieurs petits groupes, donc non pas 4 poules et un coq mais un coq et les poules, deux par deux. Si vous constatez qu’une poule a été montée plus que les autres, mettez-la à part pendant une journée, elle se reposera et les autres poules seront montées. Si vous constatez qu’une poule reste en bonne condition de plumage et qu’elle est donc pas montée, mettez-la régulièrement seule avec un coq dans un poulailler pas trop grand, son tour viendra aussi.

Certains coqs sont à ce point actifs dans la basse-cour qu’ils mangent trop peu et perdent rapidement une bonne condition. Il faut s’en rendre compte. Dans ce cas, il faut le séparer sans qu’il puisse voir les poules, il va alors manger de manière gourmande et on le ramène ainsi à un poids correct.

D’autres coqs vont rapidement grossir dans la basse-cour. Les poules sont biens nourries pour une bonne production d’œufs et le coq en profite. Certains coqs s’intéressent plus à la nourriture qu’aux poules. Ce sont généralement ceux qu’il a fallu mettre à la diète pour la reproduction. Il faut donc, dans la basse-cour, régulièrement les peser et s’ils deviennent trop gros, les déplacer et nourrir les poules séparément. Les gros coqs ne sont pas féconds. Nourrir séparément a un autre avantage : il est alors possible de diminuer la quantité de protéines généralement prévues dans les règles de nourrissage pour les poules d’élevage
ce qui est bénéfique pour la fécondité des coqs.

Chaque année, des éleveurs me communiquent de mauvais résultats. Ils ont tout fait au mieux et ça ne réussit pas. Souvent il en est ainsi car même des éleveurs expérimentés ont une mauvaise année. Mais heureusement, chaque fois une nouvelle chance se produit et comme vous le voyez, les échecs ne sont pas inéluctables, on peut inverser le cours des choses.


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